Le développement des films couleurs avec Tetenal C41

Le développement des négatifs couleurs en process C-41,  est réputé difficile, du fait de l’obligation de maintenir une température précise et constante pendant toute la durée du traitement.
Sa mauvaise réputation était peut-être justifiée il y a quelques années, n’est plus méritée grâce à l’utilisation du kit Tetenal Colortec C-41.   Les points réputés être des freins pour un bon développement « artisanal » à la maison disparaissent avec ce kit.

Utilisation du kit Tetenal Colortec C41

Un développement avec le kit Tetenal Colortec  C-41 se déroule en 4 étapes :

  • Révélation chromogène
  • Bain d’arrêt
  • Blix (blanchiment-fixation)
  • Stabilisation

Il faut prendre conscience que la seule phase réellement cruciale est celle de la révélation chromogène. Les autres étapes sont moins sensibles en terme de maintien de la température.
Avec Tetenal Colortec C41, la bonne surprise tient dans la possibilité de développer suivant 3 températures au choix : Nous écartons celle à 45° C, qui réclame de jeter la solution après usage.
Il reste le traditionnel 38° C, pour les gens pressés, et le 30° C, avec des temps beaucoup plus longs.

Un bain marie peut maintenir assez facilement un bidon de liquide à 38° C en effectuant ce bain marie au fond d’un lavabo où coule un filet d’eau chaude, en général 2 à 3 ° C plus chaud que la température souhaitée dans le bidon.
Ce système demande quelques réglages et une surveillance accrue par un thermomètre plongé dans le bidon de révélateur. Le surplus s’évacue par la bonde de trop-plein du lavabo. Ce système est économique matériellement, mais assez coûteux en eau, encore qu’une fois atteint la bonne température, ce qui ne doit pas prendre plus de 5 minutes, il suffit d’assurer l’écoulement pendant 3 à 4 minutes, après quoi le refroidissement très progressif du bain ne posera à priori pas de problème technique pour les étapes 2 à 4.
L’autre possibilité consiste à utiliser le développement alternatif à 30° C. Les temps vont alors de 8 à 12 minutes suivant l’épuisement de la solution.
L’ensemble du process est extrêmement bien documenté dans la notice du kit.
L’avantage du maintien à 30° C tient dans la possibilité d’utiliser du matériel d’aquarium.

Voici l’équipement tel que je l’ai mis en place :

  • Un bac plastique pour le bain marie.
  • Une résistance d’aquarium montant à 32° C, réglée « à fond ».
  • une mini pompe d’aquarium, indispensable pour une bonne répartition de la chaleur.
  • Les produits se trouvent dans des « fioles » de produit vaisselle. de taille à peu près standard, contenant 500 ml (il est facile de préparer la moitié du kit 1L, par exemple), en plastique très souple donc transmettant bien la chaleur du bain.

Le bac bain marie est une cuvette « curver », de dimension juste suffisante pour stocker les 4 bidons, la cuve de développement, et le matériel d’aquarium.
Je remplis d’eau aux environ de 35-40° C, elle redescendra rapidement en absorbant la fraîcheur du matériel au contact duquel elle rentre.
Je branche le matériel d’aquarium, et vaque à mes occupations pendant 1/4 d’heure, environ.
Au terme de ce 1/4 d’heure, le bain s’est stabilisé, aux environ de 32-33° C.
En plongeant le thermomètre dans le révélateur, on constate que cela suffit à porter celui-ci à 30° C.
Il suffit de suivre alors le process tel qu’il est décrit dans le kit. L’agitation est constante, en laissant la cuve dans le bain, et en tournant à l’aide de la baguette d’agitation (souvent manquante quand on achète la cuve d’occasion, un bout de tube PVC doté d’une encoche en bout suffit amplement).

Le kit 1L est donné pour environ 12 à 16 développements. Ce qui nous ramène à 6-8 pour 500ml.
Comme ce chiffre dépend du nombre de vues (surface plus ou moins importante) et de la sensibilité de la pellicule (réactivité chimique plus ou moins grande), je conseille de s’en tenir au minimum, soit 6 développements pour 500 ml.

Ceux qui sont horrifiés à l’idée de touiller en continu leur spire pendant 8 à 12 minutes suivant l’épuisement du produit, peuvent se rabattre sur le traitement à 38°C !

Je favorise le traitement long pour plusieurs raisons :

  • Je suis habitué à des temps longs de développement en noir et blanc.
  • Il est moins crucial de se tromper de quelques secondes sur 8 minutes que sur 3.
  • La chimie couleur, réputée instable, doit probablement moins s’oxyder lorsqu’elle est soumise à des températures raisonnables : J’utilise la même préparation issue de stock depuis 3 mois !

Pratiquant le tirage couleur, grâce à Pierre-François, je ne peux que faire les constatations suivantes : Les filtrages de base restent quasiment identiques (pour un négatif correctement exposé bien sûr), que je tire un négatif ancien issu de laboratoire, ou mes « nouveaux » négatifs faits à la maison : environ 40 à 50 points Magenta, et 30 à 40 points Jaune.
J’établis d’ailleurs mes premiers essais maintenant directement à 50M+40J, avec très peu de dérive au bout du compte (encore une fois, sauf rattrapage d’un négatif « douteux », bien sûr)

Un des grands avantages de se mettre enfin au développement couleur, est de pouvoir sans coût supplémentaire développer du 120. J’estime un rouleau de 120 identique à une bobine de 135-36, la pellicule est plus large, mais aussi beaucoup plus courte, les surfaces à traiter sont comparables.
En conclusion, la couleur artisanale est tout à fait abordable techniquement, pas très coûteuse en chimie  grâce à la modicité du prix du kit Tetenal C-41 , et pas du tout gourmande en matériel, le matériel pour le noir et blanc étant pleinement utilisable pour la couleur.

Je ne pratique pas la diapo par choix personnel, mais si l’on en croit les expériences relatées sur internet, le traitement E-6 ne présente pas plus de difficulté.

La notice du kit Tetenal C41

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